lundi 19 mai 2014

Ce qu'il reste de la Ballade de Pern dans Princesse Starla





Anne McCaffrey est la première femme à avoir reçu le prix Hugo en 1968. Elle est une des pionnières d'une fantasy plus égalitaire où les femmes peuvent être chevalier dragon et se battre avec les hommes dans le dangereux univers de Pern. Le style est simple mais efficace, certains passages sont kitch à souhait (les tirades romantiques comptent parmi les pires que j'ai lues), mais elle a construit malgré tout un univers dense et structuré à travers notamment sa Ballade de Pern qui continue d'inspirer, pour le meilleur et pour le pire ...

Et dans le pire il y a Princesse Starla et les Joyaux Magiques qui devait au départ être une adaptation de la Ballade de Pern. Alors évidemment pour en arriver là... on a dérivé.
Mais il reste quelques traces d'adaptation. Petit topo rapide de ce que cette abomination animée à conservé de Pern :

Ponctuons notre article de chansons issues de l'univers de Pern 
(j'ai la flemme d'illustrer et elles sont jolies)

1) Le nom ? Bah oui, en VO Princesse Starla c'est Princess Gwenevere and the Jewel riders et la Ballade de Pern en VO ça donne Dragonriders of Pern. Jewel riders/Dragon-riders...

2) Le lien Licorne-Dragon/Humain : la série animée met en évidence le lien psychique et l'amitié indéfectible entre la licorne et sa chevalière tout comme, dans le roman, le dragon et l'humain vont par paire, communiquent mentalement, etc. Pour un antispéciste ce lien est quand même un peu limite car on transforme ici une soumission en "amitié" menfin... c'est plus ou moins la base de l'histoire. A noter aussi le système féodal repris dans les deux cas ; les chevaliers forment un cercle et doivent être intronisé par une cérémonie, l'Empreinte dans La Ballade de Pern et le Cercle de l'Amitié dans Princesse Starla. 



3) L'Interstice : raccourci scénaristique et géographique, l'Interstice consiste dans La Ballade de Pern à l'espace vide par lequel passent les dragons quand ils se téléportent. C'est un lieu angoissant dans lequel le chevalier risque de se perdre pour toujours. Dans Princesse Starla, on garde cette idée de téléportation avec les arbres magiques et leur "chevauchée magique" psychédélique rose et mauve à paillettes.

4) La Harpiste : Les musiciens ont une place importante dans l'univers de Pern avec les Maître Harpistes des forts. Tout un cycle de la Ballade de Pern est d'ailleurs dédié à cela. On peut voir dans le personnage de Tamara la musicienne de Princesse Starla qui, comme les musiciens de Pern, joue principalement de la flûte et de la harpe, une transposition de la musicienne Menolly.


5) Le science fantasy ; le début de la Ballade de Pern met en scène la conquête humaine d'une planète vierge. Les humains apprennent peu à peu à se passer de technologie et à se contenter de leurs ressources même s'ils gardent certains éléments comme les lance-flammes (eh oui !) On passe de la SF à la Fantasy dans un ensemble très cohérent.
Et dans Starla... bah je ne sais pas comment ils fabriquent leur plastique mais ils doivent être bien fournis. Ils ont aussi des micros (cf Elfis, l'elfe d'Elvis) et des panneaux de contrôle High Tech.

6) La place des femmes : je le redis, Anne McCaffrey fait partie des pionnières de la fantasy et avec des auteurs comme Ursula Le Guin elle a contribué à la démocratisation des femmes dans les domaines de la SF et de la Fantasy même si, là, comme presque partout ailleurs, c'est pas encore ça.

Ceci étant dit, si on peut interpréter certains éléments des romans d'Anne McCaffrey comme féministes, il ne me semble pas qu'elle se soit revendiquée comme telle et certains éléments de ses romans sont assez essentialistes (les femmes sont faites pour concevoir et généralement leurs grossesses sont des révélations mystiques... ça peut arriver, je ne dis pas le contraire, mais généraliser ce genre de cas... voilà... à côté même en étant mères ou enceintes les femmes continuent de bosser et sont aussi efficaces eheh !)

Bref, même si Princesse Starla atténue fortement le sérieux de la Ballade de Pern en girlifiant l'ensemble jusqu'à l'overdose de paillette, il faut quand même souligner que les Chevaliers des Joyaux restent des chevaliers.

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